Où je t'apprends à te méfier des magazines féminins...
Encore une critique ! Hé oui, ami lecteur (et ici amie lectrice plutôt), car je veux te préserver de la cruauté de la vie, et parce que tu le vaux bien.
Il serait judicieux que je t'expliquasse pourquoi je ressens le besoin d'écrire ce soir et là ce que les féministes écrivent depuis un paquet d'années, à savoir : les magazines féminins se foutent bien de nos gueules. Je suis mécontente parce que j'ai lu sur le site de Cosmo (pour ne pas citer le magazine soumis à mon ire) tous les « Portraits de femmes trentenaires ».
L'idée est sympa, pourquoi pas. Ça nous change des jeunettes de 20 ans, dixit la vieille en moi. Mais comme d'habitude, ça dégénère en concours de qui c'est qu'aura la plus belle vie à déballer. Et ça, c'est déprimant. Surtout pour les lectrices qui, elles, ne savent pas où elles en sont, ce qu'elles vont faire de créatif, instinctif, roboratif, de leur p... de vie.
Parce que oui, si on lit Cosmo, avoir trente ans-ou être dans la trentaine-c'est, pour 95% des témoignages, avoir une vie bien rangée et surtout formidable. Oui, elles ont connu des moments difficiles, des séparations, des galères, mais elles sont toutes (déjà) sorties grandies de ces moments là.
Non, aucune n'est coiffeuse, éboueuse, factrice : elles sont toutes créatrices, ou alors elles bossent dans la pub, l'événementiel, la finance ou le marketing - avec, fait amusant, pour quelques unes d'entre elles, un moment où on leur a proposé de changer de branche ou de métier (oui, souvent le travail est venu à elles).
Et non, je ne supporte pas ça. Pas parce que la réussite de certaines me pèse, pas par jalousie (je vous vois, mauvaises langues perfides !) mais parce que ce témoignage mensuel de trentenaires n'est qu'une partie du reflet de la réalité. Des preuves ?
Evidemment, on pourrait parler de moi. Qui cherche ma voie, qui sais très bien que lire et écrire sont le sel (ou le caramel, au choix) de ma vie, qui sais très bien qu'il n'y a pas vraiment de métier pour ça, et qui sais encore très bien (si si, amie lectrice, c'est logique) que je peux me foutre mes rêves au c... (ça fait beaucoup de savoirs qui finalement ne me servent pas à grand-chose. Damned !).
Mais si ce n'était que moi ! Des amies, des connaissances qui ne sont pas posées et épanouies à trente ans et plus, j'en connais un paquet...
Est-ce à dire que je ne fréquente pas les bonnes personnes ? Sans doute (désolée les meufs), et puis en plus je n'habite pas Paris, et puis en plus je suis un peu ronde : franchement, c'est carrément foutu (encore que je pourrais sans doute figurer dans le prochain magazine sur les rondes qui s'assument, si je perds un os) (mais je m'égare je crois, car ça n'a aucun lien -fils unique- avec le début de la phrase : c'est pour voir si tu suis, ô douce lectrice).
Cependant, il me faut être honnête et ajouter à ce double constat un peu tristounet (Cosmo nous ment et Je suis une quasi trentenaire dans l'incertitude) que le dernier portrait était ENFIN un portrait qui sortait du lot des Bisounourses parisiennes. La nana (qui habite en province, héhé) a fait plusieurs formations, exercé plusieurs boulots. Où en est-elle ? Je cite (elle m'excusera) : « 30 ans, on me dit : « Cécile, t’as pas de boulot, pas de mec. » Je ne me juge pas. Que les autres en fassent autant ! »
Franchement, Cécile, MERCI.
P.S : Ceci dit, s'il vous manque quelqu'un à la rédac de Cosmo, je suis dispo à toute heure du jour et de la nuit... Je viendrai sans mes bottes, promis.
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