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Vie and Co
16 novembre 2012

De la nécessité de savoir jouer au Monopoly.

Ce devrait être un jeu de société obligatoire dans les écoles. Car plus l'on grandit, et plus on y joue pour du vrai. Mais plus on grandit, et plus les chances de gagner s'amenuisent. Et le jeu n'en est plus un, sauf pour ceux qui gagnent bien sûr. De quoi c'est-y-qu'elle nous cause encore, vous demandez-vous avec curiosité ?

C'est bien simple. Ayant la tête un peu dans le droit ces temps-ci – c'est rien de le dire – je me rends compte que, pour certains, la Vie n'est qu'un jeu de Monopoly où il suffit de niquer l'autre pour être heureux.

Je me souviens des parties interminables avec ma cousine, que nous continuions sous son lit avec une lampe de bureau quand nos parents nous avaient aimablement priées d'aller nous pieuter. A un moment, c'est toujours comme ça, l'un des joueurs prend l'avantage. C'est alors que nous avions inventé de nouvelles règles, créant des fichiers de dettes qui allaient jusqu'à plusieurs millions (de francs à l'époque, ça nous rajeunit pas).

Et bien, maintenant que je suis grande et que je ne passe malheureusement plus sous le lit (à cause de ma taille, hein, pas à cause de mon gras, lecteur vilain) je me rends compte que les adultes reproduisent exactement la même chose.

Quand tu entres dans le cercle de la richesse, tu finis par vouloir tout gagner, en laissant les autres sur la paille : c'est l'jeu, ma pauvre Lucette. Du coup, à un moment, le riche ne prend plus QUE des cartes Chance. Il passe TOUJOURS par la Case Départ, il reçoit TOUJOURS 20 000 Francs. Et en plus, il n'ira plus JAMAIS directement en prison (sans passer par la case Départ). Le riche a tout Paris, et le pauvre n'a plus rien – même plus, évidemment, les rues bleu clair qui n'intéressent personne au début.
Evidemment ce n'est pas (qu')un plaidoyer contre les très riches, qui ne font que jouer leur partie après tout. Les self-made men, qui se sont faits eux-mêmes comme leur nom l'indique (les riches d'avant-jeu ne comptent pas, les héritiers, les rentiers, les fils de, commencent la partie avec un compte plus rempli que les autres : tricher n'est pas jouer) ont utilisé leurs capacités : intelligence (souvent), pugnacité, (toujours), détermination sans faille, etc. Les pauvres ont peut-être raté l'occasion d'acheter la rue de la Paix. Mais dans tout jeu, et spécialement dans le Monopoly et dans la Vie, il y a un facteur Chance.

Avec ma cousine, je ne sais même plus ce qui nous forçait enfin à arrêter pour recommencer une autre partie. La certitude qu'il n'y avait plus d'issue à la première sans doute. Et là, ça ne finit pas dans la Vie comme au Monopoly : dans la Vie, il n'y a pas de deuxième partie quand on n'a pas connu la Chance pendant la première.

 

P.S : je me relis et je me rends compte que (comme d'habitude, ô pauvres lecteurs probablement usés) j'ai digressé. Car sinon quel rapport avec le droit ?

Je pensais au fait que certains n'allaient jamais en prison dès lors qu'ils commençaient à avoir assez de boulevards parisiens. Je pense à Gérard Ducret, ancien élu du Rhône, condamné en appel en 2011 pour harcèlement sexuel à trois mois de prison avec sursis et 5.000 euros d’amende, et pour qui le Conseil Constitutionnel, en 2012, a abrogé SANS DELAI l'article du Code pénal sur le harcèlement sexuel, mettant fin à tous les procès en cours (et notamment celui de Gégé), laissant aux victimes leur solitude et leur désespoir (mais elles pourront toujours se faire consoler par leur harceleur, qui ne demande que ça, ce gentil Bisounours). Si si, c'était pour Gérard cette abrogation, il peut remercier ses copains les Sages de Montpensier. Car oui, la loi était mal écrite et imprécise, oui elle devait être abrogée. Mais il y a eu bien des abrogations pour lesquelles le Conseil Constitutionnel a prononcé un délai avant la dite abrogation pour permettre au législateur de réécrire le texte, et éviter le vide juridique dans l'intervalle.

D'où ma conclusion et mon retour au titre (car, tel un animal merveilleux je retombe toujours sur mes pattes) :

De l'intérêt de savoir jouer au Monopoly, et d'avoir acheté la rue de Montpensier.

 

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Commentaires
C
Mais tout à fait malheureusement !!
E
Et où est ce qu'on la trouve cette foutue carte "Chance"? Vous l'avez oublié sous le lit??!!!
C
Pour te consoler, et comme tu le réclamais, je t'ai fait un petit mot sur les merdes de chiens, car je sais que tu aimes la poésie du soir :-)
C
C'est là que mon post prend tout son sens, et où je peux te dire que c'est de votre faute. Si vous aviez été proprio de plus de rues au Monopoly, vous auriez eu le juge dans la poche et votre fric avec. Malheureusement vous avez fait les petits joueurs :-)
R
Merde, et quand on achète une rue qu'on la loue et quon nous paie pas on fait comment? ;)
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  • J'ai envie de parler de poésie et de vie, de Baudelaire et de San Antonio, de l'heure entre chien et loup, de tout, de rien-et surtout de rien, comme tout le monde. Attention ! Le contenu de ce blog est l'entière propriété de son auteur !
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